Deux semaines après avoir repris ses audiences générales, le Saint-Père, après une pause lors de l’Assomption, a poursuivi le cycle de catéchèses sur l’Esprit Saint, s’intéressant cette fois-ci à son rôle lors du baptême du Christ dans le Jourdain. «Toute la Trinité s’est donné rendez-vous sur les rives du Jourdain», a-t-il décrit. Le Père est présent par la voix, l’Esprit Saint descend sous la forme d’une colombe, et «il y a celui que le Père proclame son Fils bien-aimé», faisant de cet événement «un moment fondamental de la Révélation et de l’histoire du salut».
DE L’ANCIEN AU NOUVEAU TESTAMENT
Jésus est en effet consacré comme «Roi, Prophète et Prêtre» comme ces personnages étaient oints avec de l’huile parfumée dans l’Ancien Testament. «Dans le cas du Christ, a précisé François, à la place de l’huile réelle, il y a l’huile spirituelle qui est dans l’Esprit Saint, à la place du symbole, il y a la réalité». En étant ainsi oint, Jésus, certes déjà empli de l’Esprit Saint depuis son Incarnation, «reçoit la plénitude du don de l’Esprit pour sa mission que, comme tête, il communiquera à son corps qui est l’Église». Le Pape a alors rappelé que le terme de «chrétien», en hébreu et en grec, signifie «oint», les chrétiens signifiant par extension «oints à l’image du Christ», comme l’expliquèrent les Pères.
La filiation entre l’Ancien et le Nouveau Testament est ainsi avérée: l’huile parfumé du souverain prêtre Aaron est devenue «une réalité spirituelle et mystique dans le Christ et dans l’Église». «Le Christ est la tête, notre Prêtre Suprême, l’Esprit Saint est l’huile parfumée et l’Église est le corps du Christ dans lequel il se diffuse», a décrit l’évêque de Rome.
CHAQUE BAPTISE DOIT REPANDRE LE PARFUM DE L’ESPRIT SAINT
Quelle leçon en tirer? s’est interrogé le Saint-Père. L’Esprit Saint est symbolisé par l’huile. Or, depuis saint Paul, lorsque l’huile est appliquée sur chaque baptisé, nous devenons «parfum», et une «personne qui vit avec joie son onction, parfume l’Église, parfume la communauté, parfume la famille avec ce parfum spirituel» a-t-il poursuivi.
Mais ce n’est pas toujours le cas, les chrétiens répandant parfois «la mauvaise odeur de leur péché», a-t-il regretté. François a mis alors en garde contre le péché qui nous éloigne de Jésus, qui nous transforme en mauvaise huile, et contre «le diable qui entre dans les poches». Notre engagement à être «la bonne odeur du Christ dans le monde» qui émane des «fruits de l’Esprit», qui sont «amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi» comme saint Paul l’écrivit aux Galates, ne doit donc pas être oublié.
«Qu’il est beau de rencontrer, s’est enfin exclamé François, une personne qui a de l’amour, une personne joyeuse, une personne qui crée la paix, une personne magnanime, une personne bienveillante qui accueille tout le monde, une personne bonne», qui soit aussi «fidèle», «douce», «qui ne soit pas orgueilleuse». C’est ainsi que l’on sentira le parfum de l’Esprit Saint.