Message du Pape François aux participants du symposium « Vers un récit d’espérance : un symposium international interconfessionnel sur les soins palliatifs » du 21 mai 2024

Le thème que vous avez choisi, Vers un récit d’espérance, est à la fois actuel et essentiel. Aujourd’hui, face aux effets tragiques de la guerre, de la violence et des injustices de toutes sortes, il est trop facile de céder à la peine, voire au désespoir. Pourtant, en tant que membres de la famille humaine, et surtout en tant que croyants, nous sommes appelés à accompagner avec amour et compassion ceux qui luttent et qui ont des difficultés à trouver des raisons d’espérer (cf. 1 P 3, 15). L’espérance est en effet ce qui nous donne de la force face aux questions soulevées par les défis, les difficultés et les angoisses de la vie.

C’est encore plus vrai lorsqu’on est confronté à une maladie grave ou à la fin de la vie. Tous ceux qui vivent les incertitudes si souvent liées à la maladie et à la mort ont besoin du témoignage d’espérance de ceux qui les soignent et qui restent à leurs côtés. À cet égard, les soins palliatifs, tout en cherchant à alléger autant que possible le fardeau de la douleur, sont avant tout un signe concret de proximité et de solidarité avec nos frères et sœurs qui souffrent. En même temps, ce genre de soins peuvent aider les patients et leurs proches à accepter la vulnérabilité, la fragilité et la finitude qui marquent la vie humaine en ce monde.

Je voudrais souligner ici que les soins palliatifs authentiques sont radicalement différents de l’euthanasie qui n’est jamais une source d’espérance ni une authentique préoccupation pour les malades et les mourants. Il s’agit plutôt d’un échec de l’amour, reflet d’une “culture du rejet” dans laquelle « les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger » (Fratelli tutti, n. 18). En effet, l’euthanasie est souvent présentée à tort comme une forme de compassion. Pourtant, la “compassion”, un mot qui signifie “souffrir avec”, n’implique pas la fin intentionnelle d’une vie mais plutôt la volonté de partager les fardeaux de ceux qui sont confrontés aux dernières étapes de leur pèlerinage terrestre. Les soins palliatifs sont donc une véritable forme de compassion car ils répondent à la souffrance, qu’elle soit physique, émotionnelle, psychologique ou spirituelle, en affirmant la dignité fondamentale et inviolable de toute personne, en particulier des mourants, et en les aidant à accepter le moment inévitable du passage de cette vie à la vie éternelle.

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