Pourquoi cherchons-nous le Seigneur? Pourquoi est-ce que je cherche le Seigneur? Quelles sont les motivations de ma foi, de notre foi? Nous avons besoin de discerner cela, parce que parmi les nombreuses tentations que nous avons dans la vie, parmi les nombreuses tentations, il y en a une que nous pourrions appeler tentation idolâtre. C’est celle qui nous pousse à chercher Dieu pour notre propre usage et consommation, pour résoudre les problèmes, pour avoir, grâce à Lui, ce que nous ne réussissons pas à obtenir par nous-mêmes, par intérêt. Mais de cette manière, la foi reste superficielle et aussi – je me permets le mot – la foi reste «miraculiste»: nous cherchons Dieu pour nous nourrir et puis nous l’oublions lorsque nous sommes rassasiés. Au centre de cette foi immature, il n’y a pas Dieu, il y a nos besoins. Je pense à nos intérêts, à beaucoup de choses… Il est juste de présenter nos besoins au cœur de Dieu, mais le Seigneur, qui agit bien au-delà de nos attentes, désire tout d’abord vivre avec nous une relation d’amour. Et le véritable amour est désintéressé, il est gratuit: on n’aime pas pour recevoir une faveur en retour! Ce serait de l’intérêt; et très souvent, dans la vie, nous sommes intéressés.
Une deuxième question peut nous aider, celle que la foule pose à Jésus: «Que devons-nous faire pour faire les œuvres de Dieu?». C’est comme si les gens, provoqués par Jésus, disaient: «Comment faire pour purifier notre recherche de Dieu? Comment passer d’une foi magique, qui ne pense qu’à ses propres besoins, à la foi qui plaît à Dieu?» Et Jésus indique la voie: il répond que l’œuvre de Dieu c’est d’accueillir Celui que le Père a envoyé, c’est-à-dire de l’accueillir lui-même, Jésus. Ce n’est pas ajouter des pratiques religieuses ou observer des préceptes particuliers; c’est accueillir Jésus, c’est l’accueillir dans la vie, c’est vivre une histoire d’amour avec Jésus. C’est lui qui purifiera notre foi. Tout seuls, nous ne sommes pas en mesure de le faire. Mais le Seigneur désire une relation d’amour avec nous: avant les choses que nous recevons et que nous faisons, il y faut l’aimer. Il y a une relation avec Lui qui dépasse les logiques de l’intérêt et du calcul.