L’Évangile de Jean raconte la rencontre de Sainte Marie Madeleine avec Jésus Ressuscité d’une manière qui fait réfléchir. Il est répété à plusieurs reprises que Marie s’est retournée. L’évangéliste choisit bien ses mots ! En larmes, Marie regarde d’abord à l’intérieur du tombeau, puis se retourne : le Ressuscité n’est pas du côté de la mort, mais du côté de la vie. Il peut être confondu avec l’une des personnes que nous rencontrons chaque jour. Puis, lorsqu’elle entend prononcer son propre nom, l’Évangile dit que Marie se retourne à nouveau. C’est ainsi que son espérance grandit : elle regarde maintenant le tombeau, mais pas comme avant. Elle peut sécher ses larmes, car elle a entendu son propre nom : seul son Maître le prononce ainsi. L’ancien monde semble encore être là, mais il n’est plus. Quand nous sentons que l’Esprit Saint agit dans notre cœur et quand nous sentons que le Seigneur nous appelle, savons-nous distinguer la voix du Maître ?
Chers frères et sœurs, de Marie Madeleine, que la tradition appelle « l’apôtre des apôtres », nous apprenons l’espérance. On entre dans le monde nouveau en se convertissant plus d’une fois. Notre cheminement est une invitation constante à changer de perspective. Le Ressuscité nous fait entrer dans son monde, pas à pas, à condition que nous ne prétendions pas tout savoir.
Posons-nous la question aujourd’hui : est-ce que je sais me retourner et regarder les choses différemment, avec un regard différent ? Ai-je le désir de me convertir ?
Un ego trop confiant et trop orgueilleux nous empêche de reconnaître Jésus ressuscité : aujourd’hui encore, son apparence est celle des gens ordinaires qui restent facilement derrière nous. Même quand nous pleurons et désespérons, nous le laissons derrière nous. Au lieu de regarder dans les ténèbres du passé, dans le vide d’un tombeau, nous apprenons de Marie Madeleine à nous tourner vers la vie. C’est là que notre Maître nous attend. C’est là que notre nom est prononcé. Car dans la vie réelle, il y a une place pour nous, toujours et partout. Il y a une place pour toi, pour moi, pour chacun. Personne ne peut la prendre, car elle nous a toujours été destinée. C’est moche, comme on le dit vulgairement, c’est moche de laisser la chaise vide. Cette place est pour moi, si je n’y vais pas… Chacun peut dire : j’ai une place, je suis une mission ! Pensez à cela : quelle est ma place ? Quelle est la mission que le Seigneur me donne ? Que cette pensée nous aide à avoir une attitude courageuse dans la vie.