Aujourd’hui, le mot «service» apparaît un peu pâle, abîmé par l’usure. Mais dans l’Evangile, il a une signification précise et concrète. Servir n’est pas une expression de courtoisie: c’est faire comme Jésus qui, en résumant sa vie en quelques mots, a dit être venu «non pour être servi, mais pour servir» (Mc 10, 45). C’est ce qu’a dit le Seigneur. Donc, si nous voulons suivre Jésus, nous devons parcourir la voie que Lui-même a tracée, la voie du service. Notre fidélité au Seigneur dépend de notre disponibilité à servir. Et cela, nous le savons, coûte, parce que «cela a le goût de la croix». Mais, au fur et à mesure qu’augmentent le soin et la disponibilité à l’égard des autres, nous devenons plus libres à l’intérieur, plus semblables à Jésus. Plus nous servons, plus nous ressentons la présence de Dieu. Surtout quand nous servons qui n’a rien à nous rendre en retour, les pauvres, en embrassant leurs difficultés et leurs besoins par la tendre compassion: et là, nous découvrons que nous sommes à notre tour aimés et embrassés par Dieu.
Jésus, précisément pour illustrer cela, après avoir parlé du primat du service, accomplit un geste. Nous avons vu que les gestes de Jésus sont plus forts que les mots qu’il utilise. Et quel est le geste? Il prend un enfant et le place au milieu des disciples, au centre, au lieu le plus important (cf. v. 36). L’enfant, dans l’Evangile, ne symbolise pas tant l’innocence que la petitesse. Parce que les petits, comme les enfants, dépendent des autres, des grands, ont besoin de recevoir. Jésus embrasse cet enfant et dit que celui qui accueille un petit, un enfant, L’accueille (cf. v. 37). Voilà avant tout qui servir: ceux qui ont besoin de recevoir et qui n’ont rien à donner en retour. Servir ceux qui ont besoin de recevoir et qui n’ont rien à donner en retour. En accueillant ceux qui sont en marge, délaissés, nous accueillons Jésus parce qu’Il est là. Et dans un petit, dans un pauvre que nous servons, nous recevons également la tendre étreinte de Dieu.